UN LIVRE…
En 752 pages dont 800 photos couleur et noir et blanc, l’ouvrage contient:
- Une préface de Barbara Steele
- Un hommage à Michel Caen, décédé en 2014, par Nicolas Stanzick
- Les numéros 7 à 11 de Midi-Minuit Fantastique avec une iconographie enrichie :
– n°7 : Actualité du fantastique
– n°8 : Érotisme et épouvante dans le cinéma anglais
– n°9 : Le Tour du monde du fantastique
– n°10/11 : William Castle, Roger Corman, Terence Fisher
- Un chapitre de textes inédits, L’Entracte du Midi-Minuit, avec :
– une enquête sur le mythique « Dracula en ombres chinoises » de Jean Boullet et Philippe Druillet, par Nicolas Stanzick
– une rubrique érotique : Sylvie Bréal, par Michel Caen
– un entretien d’époque : Mario Bava, par Ornella Volta
– les aventures d’un archéologue-filmographe, par Jean-Claude Romer
Comme le premier volume, le livre propose une version entièrement restaurée et augmentée de MMF : texte ressaisi et homogénéisé, éléments graphiques de la maquette d’origine nettoyés (couvertures, titres, pubs…), photos puisées aux meilleures sources HD, etc.
… ET SON DVD : LES CAUCHEMARS DE MIDI-MINUIT
Édith Scob dans Fantasmagorie, de Patrice Molinard (1963).
De distingués vampires s’exprimant dans la langue de Molière, des bords de l’Oise aux trottoirs des Champs-Élysées. Une cantatrice à deux têtes dont les aventures tiennent en haleine les bons Français, lecteurs de Dimanche-Écho. Un Fantômas en bustier, voilette et bas résilles, entre autres excentricités immorales. Et une fée vengeresse qui révolutionne Mai 68 par sa vision toute personnelle du sexe…
Avec Fantasmagorie, La Prima donna, Vampirisme, Satan bouche un coin et La Fée sanguinaire, voici réunis les grandes heures du midi-minuisme sur pellicule, cinq courts métrages français et belge, non seulement défendus en leur temps par Midi-Minuit Fantastique, mais réalisés par des plumes ou des proches de la mythique revue. Présentés ici pour la première fois au public depuis l’époque de leur réalisation (au moins pour ce qui concerne les trois premiers), ces courts témoignent d’un âge d’or cinéphile : celui d’un fantastique subversif et décomplexé qui, Midi-Minuit Fantastique en bandoulière, prenait enfin d’assaut le cinéma franco-belge.
Cinq courts métrages
Fantasmagorie – 40 min – N&B.
Un film de Patrice Molinard (1963).
Restauration HD à partir du négatif 35 mm (AFF du CNC, 2015).
Auteur des photos de repérage du Sang des Bêtes de Georges Franju (son beau-frère), Patrice Molinard réalise en 1962 un sommet du fantastique français. Un film de vampire avec Édith Scob en croqueuse d’enfants et Venantino Venantini dans le rôle d’un émule de Dracula, le tout dans une poétique Transylvanie val-d’oisienne. D’une beauté expressionniste à couper le souffle et d’une audace formelle constante, le film a laissé pantois Midi-Minuit Fantastique qui le défendit, dithyrambique, dans son n°3. Redécouvrir Fantasmagorie est un choc. Car pour le résumer d’une formule excessive mais néanmoins pertinente, voici peut-être le chaînon manquant entre Nosferatu, Vampyr et… Lost Highway !
La Prima donna – 10 min – N&B.
Un film de Philippe Lifchitz (1964).
Restauration HD à partir d’une copie 35 mm (AFF du CNC, 2015).
Splendeur et décadence de la Pasta, une chanteuse lyrique, et de sa rivale, Mlle Mimi, une cantatrice qui, affublée d’une double tête, chante en stéréo… Raconté du point de vue de la presse people des années 1960 avec un montage photos digne de La Jetée de Chris Marker, porté par la présence de Nelly Kaplan et la voix off de Jacques Dufilho, La Prima Donna prolonge toute une tradition fantastique française, entre loufoquerie, surréalisme, absurde et merveilleux. Philippe Lifchitz, alors codirigeant d’Argos Films et producteur de Resnais, Godard ou Varda, réalisait ici son troisième et ultime court métrage. Séduit par le film, son ancien collaborateur sur XYZ, Jean-Claude Romer, lui offrit la couverture du numéro 9 de MMF en 1964.
Vampirisme – 13 min – N&B.
Un film de Bernard Chaouat et Patrice Duvic (1967).
Numérisation 2K à partir d’une copie 35 mm (Arane, 2015).
Un pastiche de reportage ORTF façon enquête sociologique sur les vampires, avec un casting épatant : l’écrivain Claude Seignolle ; le spécialiste des fées Pierre Dubois ; les peintres lettristes Roland Sabatier et Micheline Hachette ; des figures excentriques du cinéma français comme Jean Benguigui ; le comédien Michel Beaune ; le réalisateur Pascal Bonitzer ; l’auteur des surréalistes couvertures de la revue Fiction, Jean-Claude Rault ; l’historien du cinéma Jean-Pierre Bouyxou, et les plumes midi-minuistes, Alain Le Bris et Raphaël-G. Marongiu. Défendu dans le n° 17 de MMF, le film a obtenu le prix du court métrage lors du tout premier festival de Sitgès, en 1968.
Satan bouche un coin – 10 min – Couleur.
Un film de Jean-Pierre Bouyxou et Raphaël-G Marongiu (1968).
Diffusé le 7 janvier 1969.
Fantômas a bel et bien existé ! Jean-Pierre Bouyxou l’a retrouvé alors que l’Insaisissable menait une scandaleuse carrière d’artiste à Bordeaux sous le nom de Pierre Molinier. Sa marotte d’alors : le travestissement, conçu comme la transgression suprême et le moteur d’infernales bacchanales… Film surréaliste, fétichiste et expérimental, le premier coup d’éclat cinématographique de Jean-Pierre Bouyxou (entamé avec R.-G. Marongiu) est un défi lancé aux règles du 7e art, du bon goût et de la morale. Un manifeste esthétique né de sa découverte du cinéma underground au coté d’Alain Le Bris, de MMF. Dans le rôle-titre, Molinier brille d’un charisme androgyne plus qu’inquiétant. Culte !
La Fée sanguinaire – 25 min – NB.
Un film de Roland Lethem (1968).
Restauration 2K à partir du négatif 16 mm (Cinémathèque royale de Belgique, 2015).
Deux anges débarquent dans les rues de Bruxelles, un bidon à la main. À l’intérieur, une fée qui collectionne les conquêtes mâles comme autant de trophées sanglants… Anar, dérangeant et d’un féroce humour noir qui le fit adopté par les situationnistes, La Fée sanguinaire a été réalisé en plein Mai 1968 par le correspondant belge de MMF, Roland Lethem, l’homme qui fit découvrir en Europe le cinéma de Suzuki et de Wakamatsu. Le film connût une carrière en festival riche en scandales répétés et enthousiasma MMF qui le défendit dans son n°22. Ce coup de maître lança la réputation sulfureuse du « plus japonais des cinéastes belges ».
Cinq bonus
- Fantasmagorie, un rêve de cinéma
d’Erwan Le Gac et Nicolas Stanzick (20 mn – 2015) - Dracula n’est jamais vaincu
de Patrice Molinard (2 mn – 1962) - Fantasmagorie : scène coupée
de Patrice Molinard (1 mn – 1963) - Les Midi-Minuistes font du cinéma
d’Erwan Le Gac et Nicolas Stanzick (20 mn – 2015) - Présentations
de Nicolas Stanzick (12 mn – 2015).
Durée du DVD : 150 min
Une production Soft-Prod
Auteurs: Michel Caen et Nicolas Stanzick (dir.)
Éditeur: Rouge Profond
Production DVD: Soft-Prod
Format: 21,5×26 cm – beau livre relié
Nbre de pages: 752
Photos: 800 (couleur et noir et blanc)
DVD: 150 min – VF – Multizone
ISBN: 978-2-915083-59-0
Sortie: 20 octobre 2015
Prix: 60 €